D’où vient l’électricité qui arrive chez moi? De la centrale nucléaire? De la centrale solaire qui s’est construite près de chez moi? Je l’espère, car j’ai pris une offre verte auprès de mon fournisseur d’énergie.
Vous allez voir que ceux qui se veulent plus vert que vert n’offrent pas toujours de l’électricité venant des énergies renouvelables.
Mais avant de voir tout cela, il faut se poser la question, comment est produite l’électricité en France?
Sommaire
Production électricité en France
Les chiffres que j’ai trouvé, et qui sont les plus récents, proviennent de RTE, de développement-durable.gouv.fr et de Greenpeace
Quand j’ai souhaité réaliser cet article et que je me suis mis à me documenter, j’ai découvert la jungle des chiffres. Par exemple, pour le nucléaire, on peut trouver des chiffres allant de 75 à 15%. Alors de quoi parle-t-on?
PRODUCTION
C’est effectivement l’énergie produite.
INSTALLATION
Ici, on parle de parc. C’est à dire les constructions énergétiques (la centrale, l’éolienne, le barrage…) et leur capacité à produire de la puissance.
La même chose en pourcentage pour 2018:
Différence entre énergie et puissance
La puissance (en watt, symbole W) d’un moyen de production mesure sa capacité à délivrer une quantité d’énergie par unité de temps.
Le wattheure (Wh) est utilisé pour quantifier l’énergie délivrée : 1 Wh correspond à l’énergie produite par un moyen de production d’une puissance de 1 W pendant une durée d’une heure (1 W × 1 h).
On connait surtout le kilowatt-heure (kWh = 103 Wh), mais on utilise de plus grands multiples du watt-heure lorsque l’on parle de production électrique : le mégawatt-heure (MWh = 106 Wh), le gigawatt-heure (GWh = 109 Wh) ou encore le térawatt-heure (TWh = 1012 Wh).
L’énergie consommée en une heure correspond à la puissance appelée pendant cette durée de temps.
Vous pouvez avoir un petit aperçu de la consommation d’électricité en France en temps réel avec le petit widget ci-dessous.
En résumé
Même si le parc nucléaire ne correspond qu’à 47,5% du parc total et que l’on atteint les 38,5% pour les énergies renouvelables, le plus important est de voir que les centrales nucléaires produisent 71,7% de notre électricité contre 21,2% pour les énergies renouvelables.
En effet, une centrale atteint une production d’énergie réelle plus proche de celle prévue au départ. Une éolienne atteint rarement sa capacité maximale car le vent fluctue beaucoup trop.
A titre d’exemple, le record de production d’énergie par l’éolien a été atteint le jeudi 14 mars 2019 à 14h30 avec une puissance fournie de 12,3 GW. Les éoliennes ont couvert ponctuellement 18% de la demande nationale en électricité. On voit donc par là, que l’on peut relever précisément les pics de production de telle ou telle source d’énergie.
On peut se réjouir malgré tout puisqu’en 2006, le nucléaire représentait 78,1% de notre production d’électricité et 12,1% pour les énergies renouvelables. Il y a donc une légère amélioration… en 13 ans.
Pour terminer sur ces chiffres, à savoir que dans la part de production du nucléaire, on tient compte de l’énergie produite par la centrale. Or, dans toute production d’énergie, vous allez avoir l’énergie réellement utile et l’énergie perdue sous forme de chaleur (les déperditions). Sur les 71,7% d’énergie produite par le nucléaire, seuls 15% environ vont réellement servir aux Français.
Les fournisseurs d’électricité
Greenpeace en comptabilise plus de 24 en France. On ne pourra pas se plaindre de ne pas avoir de choix. Sachant que l’on a 4 opérateurs de téléphonie, encore une fois on se retrouve dans le flou avec notre électricité surtout que tous vendent des offres « vertes ». Comment est-ce possible? Grâce aux certificats verts pardi!
Certificats verts et garanties d’origine
Les garanties d’origine datent de 2006. C’est le système public de traçabilité de l’origine de l’énergie (comme pour la viande).
Les garanties d’origine sont publiées dans un registre national, dont les informations donnent notamment : le nom et la qualité du demandeur, le lieu du moyen de production, les sources d’énergies à partir desquelles l’électricité a été produite, la quantité produite ainsi que la période de production.
Ces garanties sont délivrées aux producteurs qui ne sont pas liés à l’obligation d’achat autrement dit les fournisseurs historiques (EDF, Engie et les entreprises locales de distribution (ELD), petits acteurs historiques qui couvrent encore aujourd’hui 5% du territoire français).
C’est RTE qui délivre aux demandeurs des garanties d’origine pour la quantité d’électricité injectée sur le réseau public de transport et produite en France à partir de sources d’énergies renouvelables ou par cogénération (quand une centrale produit 2 types d’énergie comme par exemple l’électricité et la vapeur).
Les certificats verts sont délivrés par Observ’ER, organisme privé et membre de la RECS (Renewable EnergyCertificate System) International Association, qui rassemble les négociants de certificats verts en Europe. Ces certificats sont donnés à des producteurs qui attestent que, pour un volume donné, leur électricité est issue de sources renouvelables.
Ce certificat est en réalité un fichier informatique qui contient à peu près les mêmes données que dans la garantie d’origine.
Observ’ER effectue des contrôles chez les producteurs afin de vérifier la production revendiquée.
Un producteur détenteur de certificats verts peut les revendre à un négociant, à un fournisseur ou à un particulier.
Oui mais…
Le système des certificats verts a été perverti et fait office d’un marché parallèle à la production. Un fournisseur d’électricité peut continuer à se fournir auprès du marché classique (71,7% de nucléaire en France… hum!) et acheter à côté des certificats verts. Ce dernier prouve qu’en Europe un producteur a produit de l’électricité à partir d’énergie renouvelable. C’est donc du greenwashing en bonne et due forme. Comme c’est trop facile, car le consommateur n’y comprend rien, on vous facture en prime les certificats sur votre facture alors que vous n’avez peut être même pas d’électricité « verte » par ce fournisseur.
Ce système profite aux fournisseurs qui veulent verdir leur image sans investir dans les énergies alternatives.
Choisir son fournisseur
Comme j’aime le répéter, nos choix de consommateurs sont comme des actes de vote auprès des producteurs. Il est donc important de montrer que l’on veut que cela change.
On veut donc trouver un fournisseur d’électricité qui va réellement s’engager vers la voie verte plutôt que de nous faire miroiter sa vertu grâce à des certificats ou des garanties achetés.
On attend donc de lui soit:
- qu’il achète de l’électricité renouvelable (ex: Enercoop, Planète Oui, Urban Solar, Ilek, Plüm)
- qu’il produise de l’électricité renouvelable (ex: Enercoop, Planète Oui)
- qu’il investisse dans les énergies renouvelables (ex: Enercoop, Planète Oui, Urban Solar)
Le classement Greenpeace
Greenpeace a réalisé son classement à partir d’un questionnaire envoyé aux fournisseurs d’électricité mais aussi à partir de leurs investissements et de différentes données publiques.
Ils prennent donc en compte autant ce qu’était le fournisseur en 2017 (date du dernier classement), ce qu’il est en 2019 et ce qu’il compte faire dans le futur.
GUIDE DE L’ÉLECTRICITÉ selon GREENPEACE
1er | Enercoop | Vraiment vert |
1er | Planète Oui | Vraiment vert |
3e | Urban Solar | Vraiment vert |
4e | Ilek | Vraiment vert |
5e | Plüm Energie | Vraiment vert |
6e | Mint Energie | En bonne voie |
7e | ekWateur | En bonne voie |
8e | Alterna | En bonne voie |
9e | Sélia | En bonne voie |
10e | GEG | En bonne voie |
11e | Energem | A la traine |
12e | CDiscount Energy | A la traine |
13e | Lucia | A la traine |
14e | Energies E. Leclerc | A la traine |
15e | Ohm Energie | A la traine |
16e | Butagaz | A la traine |
17e | Proxelia | A la traine |
18e | Energies du Santerre | A la traine |
19e | Iberdrola | Vraiment Mauvais |
20e | Vattenfall | Vraiment Mauvais |
21e | Happ-E Engie | Vraiment Mauvais |
22e | Total Direct Energie | Vraiment Mauvais |
23e | Sowee EDF | Vraiment Mauvais |
24e | Eni | Vraiment Mauvais |
Pour conclure
Cela fait déjà 3 ans que je suis chez Planète Oui. Lorsque j’ai commencé à me documenter pour écrire cet article (en octobre), je suis tombé sur l’ancien classement où Planète Oui n’était que 7e. J’ai failli changer de fournisseur car je me sentais floué. J’étais parti chez eux pour avoir de l’énergie verte (même si, on est bien d’accord, l’électricité qui arrive dans mes prises n’est pas forcément verte).
Pourtant, je suis resté chez eux car ils avaient mis en place, pour les particuliers, l’installation de panneaux solaires pour faire de l’autoconsommation. Idée originale pour un fournisseur.
De plus, et cela n’est pas pris en compte dans le classement de Greenpeace, ce fournisseur sensibilise ses clients à travers différentes courbes de suivi, en se comparant avec les autres clients et en faisant le relevé de son compteur chaque mois. Tout ceci contribue à prendre conscience de sa véritable consommation… et à la réduire.
J’ai finalement bien fait de patienter car les voilà arrivés 1er ex-aequo avec l’indétrônable Enercoop.
Si jamais l’article vous a convaincu de changer de fournisseur (ça ne prend vraiment pas beaucoup de temps pour le faire) je vous laisse mon numéro de parrain pour Planète-Oui (V883063).
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